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Extrait
Extrait de l'avant-propos :
La véritable naissance des Troupes aéroportées françaises à la fin de la Deuxième Guerre mondiale est marquée par de nombreuses controverses avec, en filigrane, le conflit indochinois qui sera le véritable acte fondateur des parachutistes coloniaux. La première de ces controverses oppose l'armée de l'air à l'armée de terre pour le contrôle des formations parachutistes. Rappelons que depuis la création des compagnies, puis groupes d'infanterie de l'air en 1936, ces unités ont toujours appartenu à l'armée de l'air. Il en est de même pour les unités de chasseurs parachutistes, bataillons, puis 1er, 2e et 3e régiments de chasseurs parachutistes. A cette époque d'ailleurs, il n'existe que deux sortes de combattants pouvant se réclamer de la spécificité aéroportée : les chasseurs parachutistes et les groupes ou bataillons de commandos de choc. Pour l'instant, ni la «Coloniale» ni la Légion n'envisagent de créer ces formidables bataillons qui, avec ceux du 1er RCP entreront dans la légende en Indochine.
La grande question qui se pose au moment de la réorganisation des forces aéroportées d'après-guerre est celle de leur subordination. L'un comme l'autre, le ministère de l'Air comme le ministère de la Guerre souhaitent que la décision leur soit favorable car l'arme aéroportée a fait ses preuves tout au long du dernier conflit et, d'esprit révolutionnaire, elle symbolise l'armée nouvelle. Historiquement, il est indéniable que les parachutistes reviennent à l'armée de l'air. Mais dès que l'on aborde les problèmes de recrutement, d'instruction et d'emploi, les avis divergent fondamentalement. Dès le 23 juin 1944, le général Béthouart, alors chef d'état-major de la Défense nationale pose, la question sans détour. Le commissaire à la Guerre André Diethelm propose aussitôt le rattachement des parachutistes à l'armée de terre : «Ces unités ont été constituées avec une majorité de militaires provenant de l'armée de terre, de l'infanterie principalement. Leur recomplètement en effectifs incombe également à mon département. Appelées à combattre comme éléments d'infanterie, mais avec plus d'initiative, elles doivent recevoir une instruction poussée de fantassins. Ces raisons qui militent en faveur de leur rattachement à l'armée de terre, sont renforcées par la nécessité d'adapter, pendant la campagne actuelle, nos formations parachutistes à l'organisation des Alliés, en particulier pour assurer l'entretien de leurs dotations en matériel». L'affaire traîne en longueur quand, le 19 décembre 1944, pressé de répondre par le général Juin, nouveau chef d'état-major de la Défense nationale, Charles Tillon, ministre de l'Air, demande que les aéroportés demeurent une infanterie de l'air. Son argumentation repose sur trois points principaux : l'origine des unités et du personnel, l'unité de commandement pour l'emploi et l'utilisation de matériels spécifiques (parachutes et aéronefs). Selon le ministre, il serait dommageable pour l'armée de l'air qu'une grande quantité de personnels soit obligés de la quitter pour le «kaki». Quant à l'emploi, malgré la guerre, son entourage en est resté au «débarquement aérien» du groupe d'infanterie de air ayant pour objectif la saisie d'un terrain d'aviation, son aménagement pour accueillir des planeurs ou des troupes aéroportées et sa défense dans les premières heures de l'opération. En conséquence, la mise à terre qui suit la phase de préparation et d'appuis aériens est totalement intégrée dans la manoeuvre de l'air : «Une opération de débarquement aérien parfaitement coordonnée se conçoit difficilement si au moins ces deux premières phases ne relèvent pas du même commandement...». C'est oublier un peu vite les succès en Bretagne, en Normandie ou en Hollande. L'opposition est vive entre ceux qui prônent la création d'unités de type commando utilisant des méthodes de combat allant du faible au fort, faisant appel à l'audace, à la ruse et basées sur un entraînement impitoyable, et ceux qui préfèrent les grandes unités plus lourdes, capables d'être engagées de manière plus classique.
La véritable naissance des Troupes aéroportées françaises à la fin de la Deuxième Guerre mondiale est marquée par de nombreuses controverses avec, en filigrane, le conflit indochinois qui sera le véritable acte fondateur des parachutistes coloniaux. La première de ces controverses oppose l'armée de l'air à l'armée de terre pour le contrôle des formations parachutistes. Rappelons que depuis la création des compagnies, puis groupes d'infanterie de l'air en 1936, ces unités ont toujours appartenu à l'armée de l'air. Il en est de même pour les unités de chasseurs parachutistes, bataillons, puis 1er, 2e et 3e régiments de chasseurs parachutistes. A cette époque d'ailleurs, il n'existe que deux sortes de combattants pouvant se réclamer de la spécificité aéroportée : les chasseurs parachutistes et les groupes ou bataillons de commandos de choc. Pour l'instant, ni la «Coloniale» ni la Légion n'envisagent de créer ces formidables bataillons qui, avec ceux du 1er RCP entreront dans la légende en Indochine.
La grande question qui se pose au moment de la réorganisation des forces aéroportées d'après-guerre est celle de leur subordination. L'un comme l'autre, le ministère de l'Air comme le ministère de la Guerre souhaitent que la décision leur soit favorable car l'arme aéroportée a fait ses preuves tout au long du dernier conflit et, d'esprit révolutionnaire, elle symbolise l'armée nouvelle. Historiquement, il est indéniable que les parachutistes reviennent à l'armée de l'air. Mais dès que l'on aborde les problèmes de recrutement, d'instruction et d'emploi, les avis divergent fondamentalement. Dès le 23 juin 1944, le général Béthouart, alors chef d'état-major de la Défense nationale pose, la question sans détour. Le commissaire à la Guerre André Diethelm propose aussitôt le rattachement des parachutistes à l'armée de terre : «Ces unités ont été constituées avec une majorité de militaires provenant de l'armée de terre, de l'infanterie principalement. Leur recomplètement en effectifs incombe également à mon département. Appelées à combattre comme éléments d'infanterie, mais avec plus d'initiative, elles doivent recevoir une instruction poussée de fantassins. Ces raisons qui militent en faveur de leur rattachement à l'armée de terre, sont renforcées par la nécessité d'adapter, pendant la campagne actuelle, nos formations parachutistes à l'organisation des Alliés, en particulier pour assurer l'entretien de leurs dotations en matériel». L'affaire traîne en longueur quand, le 19 décembre 1944, pressé de répondre par le général Juin, nouveau chef d'état-major de la Défense nationale, Charles Tillon, ministre de l'Air, demande que les aéroportés demeurent une infanterie de l'air. Son argumentation repose sur trois points principaux : l'origine des unités et du personnel, l'unité de commandement pour l'emploi et l'utilisation de matériels spécifiques (parachutes et aéronefs). Selon le ministre, il serait dommageable pour l'armée de l'air qu'une grande quantité de personnels soit obligés de la quitter pour le «kaki». Quant à l'emploi, malgré la guerre, son entourage en est resté au «débarquement aérien» du groupe d'infanterie de air ayant pour objectif la saisie d'un terrain d'aviation, son aménagement pour accueillir des planeurs ou des troupes aéroportées et sa défense dans les premières heures de l'opération. En conséquence, la mise à terre qui suit la phase de préparation et d'appuis aériens est totalement intégrée dans la manoeuvre de l'air : «Une opération de débarquement aérien parfaitement coordonnée se conçoit difficilement si au moins ces deux premières phases ne relèvent pas du même commandement...». C'est oublier un peu vite les succès en Bretagne, en Normandie ou en Hollande. L'opposition est vive entre ceux qui prônent la création d'unités de type commando utilisant des méthodes de combat allant du faible au fort, faisant appel à l'audace, à la ruse et basées sur un entraînement impitoyable, et ceux qui préfèrent les grandes unités plus lourdes, capables d'être engagées de manière plus classique.
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